Se lancer en recruteur indépendant après un passage en cabinet : VTalent.

19 mai 2023

Si vous passez un peu de temps sur Linkedin, vous êtes probablement tombé sur une publication vantant le statut de freelance : « Découvre comment j’ai multiplié par 10 mon salaire en ne travaillant que 2h/jour ! ». Alors, ”recruteur indépendant = que du bonheur”, info ou intox ? Pour le savoir, on est allé faire une interview 0% bullshit avec Victoria, recruteuse indépendante depuis un peu plus d’un an à Nantes.

Victoria, recruteuse freelance à Nantes

Hello Victoria, que faisais-tu avant de te lancer en indépendante ?

Je n’ai aucune formation en RH mais en Management Commercial & Marketing. J’étais consultante en recrutement dans un gros cabinet anglo-saxon pendant 4 ans. Une très belle aventure et une TOP école pour se former au métier :

  • Négocier avec les clients
  • Coacher les candidats
  • Promouvoir les offres d’emploi

Le cabinet apporte une méthodologie (que ce soit avec les clients ou avec les candidats) et une rigueur d’exécution : devoir faire ses 10 entretiens par semaine pour avoir un vivier ‘frais’ a le mérite d’être formateur !

Pourquoi t’es-tu lancée ?

J’ai commencé à me poser des questions pendant le covid. Il y avait une grosse baisse d’activité dans ma division et à ce moment-là j’ai été chassée par un autre cabinet pour devenir directrice d’une antenne locale, en totale autonomie. À un moment, la structure ne m’apportait plus grand-chose donc je me suis dit autant le faire pour moi. Mais je me suis lancée sans rien, sans BP, avec juste un objectif annuel ! 😱

C’est quoi la vie d’indépendante ?

La vie d’indep, ça change tout ! Déjà sur la partie commerciale : quand tu es dans un gros cabinet, la marque est là donc les contrats tombent tout seul. En solopreneuse, il faut aller chercher les mandats et savoir innover !

Pareil pour les outils, dans les gros cabinets tout est à disposition : une base de données clients, toutes les CVthèques... En solo, on part de rien : pas de logiciel, pas d’ATS ! Du coup, on doit se remettre en question pour changer de méthodes. La logique de l’indépendant c’est : ”il faut tenter”. Par exemple, je ne faisais pas d’approche directe en cabinet car je n’en avais pas besoin et j’ai vite compris que LinkedIn allait devenir mon meilleur ami ! Pareil pour les CV-thèques : au début, j’ai misé sur des plateformes qui m’ont coûté 2000€ et rapporté 0 placement 😭.

D’un point de vue personnel, le cabinet est un environnement où j’étais valorisée. En indépendant, tu repars à 0, mais c’est tellement enrichissant et challengeant.

J’ai pris conscience que se lancer en indépendant c’est comme quitter un paquebot pour arriver sur une barque.

si vous avez peur de ramer au début, le freelance n’est peut-être pas fait pour vous...

Vu comme ça, pas facile quand même !

Mais en même temps, un projet entrepreneurial c’est la liberté et la possibilité de mener ma barque comme je l’entends. Par exemple, j'ai arrêté les missions au succès pour engager davantage mes clients, et je ne négocie plus mon prix. Et puis, je me suis investie dans les meetups recruteurs qui créent un réseau de recruteurs. D’ailleurs, c’est étonnant car les autres recruteurs indépendants sont très ouverts sur leurs pratiques et beaucoup plus axés sur le partage de bonnes pratiques qu’en cabinet !

La suite : créer un cabinet ?

Non, j’aime trop mon indépendance pour m’embarquer dans du management. Comme je gère de l’humain toute la journée, je n’ai pas envie d’en rajouter et ce ne serait pas cohérent avec mon besoin de liberté. Par contre, j’adore transmettre ! Par exemple, je fais des cours dans les écoles et c’est génial. Pourquoi ne pas coacher d’autres indépendants ?


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